Égypte : Appel urgent à la justice pour Alaa Abdelfattah et à la solidarité avec le Dr Laila Soueif
Front Line Defenders exprime sa profonde inquiétude concernant la détention prolongée du défenseur des droits humains Alaa Abdelfattah et réitère son soutien indéfectible à sa mère, Dr Laila Soueif, qui a entamé une grève de la faim le 30 septembre 2024 pour réclamer sa libération immédiate.
Alaa Abdelfattah est un défenseur des droits humains égyptien, écrivain et développeur de logiciels qui est une figure clé du mouvement révolutionnaire égyptien. Il est connu pour son plaidoyer en faveur de la liberté d’expression et de la justice sociale, et il s’est fait connaître lors de la révolution de 2011. Alaa Abdelfattah a été emprisonné à plusieurs reprises pour son action en faveur des droits humains. Il a été arrêté en 2019 dans le cadre de l’affaire n° 1356 de 2019, accusé de diffusion de fausses nouvelles, puis condamné pour avoir partagé un message sur la mort d’un prisonnier sous la torture. Bien qu’il ait purgé sa peine de cinq ans de détention, les autorités ont prolongé sa peine jusqu’en 2027. En 2024, il a reçu le prix PEN Writer of Courage.
Alaa Abdelfattah est une figure centrale du mouvement révolutionnaire égyptien, défendant la liberté d’expression et la justice sociale avant et après la révolution de 2011. Bien qu’il soit arrivé au terme de sa peine de cinq ans en septembre 2024, les autorités égyptiennes ont modifié de manière inappropriée la période d’exécution, fixant sa date officielle de début au 3 janvier 2022, prolongeant ainsi son emprisonnement injuste jusqu’en 2027. Son avocat, le défenseur des droits humains Khaled Ali, a dénoncé cette décision arbitraire.
Le cas d’Alaa Abdelfattah est emblématique de la répression généralisée exercée par l’Égypte à l’encontre des défenseur⸱ses des droits humains et des autres personnes qui expriment leur désaccord. Il est issu d’une famille de militants de longue date : son père, feu Ahmed Seif El-Islam, était un avocat en droits humains renommé, tandis que sa mère, le Dr Laila Soueif, et ses sœurs, Mona et Sanaa Seif, jouent un rôle clé dans le mouvement égyptien en faveur des droits humains. Tout au long de sa détention, Alaa Abdelfattah a subi de graves représailles.
Laila Soueif, éminente défenseuse des droits humains et professeure de mathématiques à l’université du Caire, défend son fils et la lutte pour la justice en Égypte sans relâche. Sa grève de la faim, à laquelle s’est notamment joint le journaliste australien Peter Greste, est la dernière d’une longue série de protestations contre l’emprisonnement illégal d’Alaa Abdelfattah. En septembre 2024, après que la date prévue pour sa libération a été modifiée de manière arbitraire, elle a mené sa campagne auprès du ministère britannique des Affaires étrangères à Westminster, marquant chaque jour de détention de son fils à la craie devant le 10 Downing Street. Aujourd’hui, Laila Soueif en est à son 138e jour de grève de la faim totale, ce qui suscite de vives inquiétudes quant à sa santé et souligne l’urgence de sa situation.
Le maintien en détention d’Alaa Abdelfattah et la protestation de Laila Soueif contre la longue incarcération de son fils reflètent le ciblage systématique des défenseur⸱ses des droits humains en Égypte. Fin 2024, sa famille a déposé une demande de grâce présidentielle, soutenue par des personnalités politiques de premier plan, tandis que des campagnes de solidarité se poursuivent à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Front Line Defenders appelle à la libération immédiate et inconditionnelle d’Alaa Abdelfattah et demande instamment aux autorités égyptiennes de mettre fin à la persécution des défenseur⸱ses des droits humains.