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Graciela Karina Reátegui Mori

FDDH, membre
Federation of Native Communities of Ucayali and Tributaries (FECONAU)

Graciela Karina Reátegui Mori est la première femme présidente de la Federación de Comunidades Nativas del Ucayali y Afluentes — FECONAU (Fédération des communautés natives de l’Ucayali et de ses affluents). Elle est originaire de la communauté Shipibo-Konibo Korin Bari et s’est impliquée tout au long de sa vie dans la défense du territoire des peuples autochtones de la région d’Ucayali en Amazonie péruvienne. Elle est membre de la FECONAU depuis 2020 ; elle a commencé par diriger le programme pour les femmes, dans le cadre duquel elle a œuvré pour le renforcement de la participation politique et du leadership des femmes autochtones.

Les communautés de la FECONAU sont confrontées depuis plus de dix ans à la présence d’Ocho Sur, une entreprise d’huile de palme qui s’est installée dans les territoires indigènes sans consultation. Les leaders de la FECONAU font face à des actes de harcèlement, des persécutions et une criminalisation orchestrée par Ocho Sur. Graciela Karina Reátegui Mori a fait l’objet de deux plaintes pénales infondées pour coercition et harcèlement en raison de son rôle de leader dans les actions de résistance et dans la dénonciation de l’impact de la monoculture de palmiers à huile. Avec le soutien d’avocats et d’organisations alliées, sa première procédure a été classée faute de preuves, mais la procédure pour harcèlement traîne depuis plus de deux ans, ce qui témoigne de la discrimination et de la persécution dont elle fait l’objet en tant que femme autochtone.

Bien que de nombreux défenseur·ses des droits humains (DDH) peuvent opérer librement au Pérou, celles et ceux qui travaillent sur les questions liées à l'environnement et à l'impact de l'industrie de l'extraction sur les droits humains, sont exposés à une répression sévère, notamment à l'intimidation, aux campagnes de diffamation, aux menaces de mort, à la surveillance et à l'acharnement judiciaire. Les journalistes et les syndicalistes sont aussi pris pour cible.

L'une des caractéristiques de l'économie péruvienne est la croissance exponentielle de l'industrie de l'extraction au cours des dernières décennies. Les défenseur·ses des droits humains et les communautés locales dénoncent l'absence de consultation des communautés autochtones concernant des projets miniers, les irrégularités dans l'appropriation des terres communales, ainsi que les conséquences des mines sur l'environnement et les moyens de subsistances des communautés locales. L'opposition à l'impact de l'industrie de l'extraction a conduit à d'intenses manifestations sociales dans les régions affectées, auxquelles l'État, via la police et l'armée, a répondu par un usage excessif de la force. Les défenseurs de l'environnement qui défendent les droits des communautés autochtones et campesinas sont directement victimes d'acharnement judiciaire, d'attaques physiques, de brutalité policière, de campagnes de diffamation et de surveillance.