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Un juge abandonne les poursuites pénales intentées contre les défenseurs de l’environnement de Chaparrí

Statut: 
Abandon de l'affaire
À propos de la situation

Le 8 avril 2025, le second tribunal pénal unipersonnel de Chiclayo a abandonné les poursuites pénales intentées contre six défenseurs de l’environnement membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí), au motif qu’il y avait prescription.

Le 12 août 2022, un procès public sera organisé contre six défenseur·ses des droits de l’environnement et membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí), injustement accusés d’avoir « modifié l’environnement ou le paysage ». Le procès aura lieu devant la deuxième cour criminelle supraprovinciale unipersonnelle de Chiclayo dans la région de Lambayeque et les DDH risquent une peine de quatre ans de prison.

À propos du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí

Save Chaparri Defense Front

Le Frente de Defensa Salvemos Chaparrí est une organisation composée de membres de la communauté de Santa Catalina de Chongoyape et de l’Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri — ACOTURCH (Association pour la conservation de la nature et le tourisme durable) qui se consacre à la défense et à la préservation de la réserve naturelle « Área de Conservación Privada Chaparrí ». La réserve de Chaparrí, située entre les régions de Lambayeque et de Cajamarca, a été créée en 2001 en tant que première zone de conservation privée (ACP) du Pérou, dans le but de protéger plus de 34 000 hectares de forêts tropicales sèches et des animaux menacés, comme l’ours à lunettes et la Pénélope à ailes blanches. Cette vaste réserve naturelle est menacée par les activités illégales des « marchands de terre », telles que l’accaparement et l’occupation des terres et le changement frauduleux de l’usage des terres, qui entraînent souvent des confrontations violentes.

Les membres de la communauté qui font partie du Front de défense dénoncent le harcèlement, la violence verbale et physique, la surveillance, la séparation arbitraire de la communauté et les menaces de mort. Le 30 décembre 2017, le lieutenant-gouverneur José Napoleón Tarrillo Astonitas, leader communautaire du village d’El Mirador opposé à l’entrée de personnes étrangères dans la communauté, a été assassiné chez lui. Après l’assassinat de José Tarrillo, les menaces et le harcèlement contre les membres du Front de défense ont augmenté. 

15 Avril 2025
Un juge abandonne les poursuites pénales intentées contre les défenseurs de l’environnement de Chaparrí

Le 8 avril 2025, le second tribunal pénal unipersonnel de Chiclayo a abandonné les poursuites pénales intentées contre six défenseurs de l’environnement membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí), au motif qu’il y avait prescription.

Hermenegildo Torres Perales, Porfirio Torres Perales, Segundo Fabián Culqui Mendoza, Dociteo Tafur Díaz, Américo Laboreano Ramos et Juan de Dios Carrasco Fernández sont membres de La communauté paysanne Muchik Santa Catalina de Chongoyape, et de l’Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri — ACOTURCH (Association pour la conservation de la nature et le tourisme durable). Ils sont également membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí, une organisation dédiée à la défense et à la conservation de la réserve naturelle « Área de Conservación Privada Chaparrí » située entre les régions de Lambayeque et de Cajamarca. La réserve a été créée en 2001 en tant que première zone de conservation privée (ACP) du Pérou, afin de protéger plus de 34 000 hectares de forêts tropicales sèches et d’animaux menacés, tels que l’ours à lunettes et le pava aliblanca (dinde à ailes blanches).

En janvier 2021, le parquet provincial spécialisé dans les questions environnementales de Lambayeque a intenté des poursuites contre les six défenseurs, sur la base d’accusations non fondées d’« altération de l’environnement ou du paysage » de l’ACP de Chaparrí. Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de harcèlement, de surveillance et de violence permanents à l’encontre des défenseurs, qui sont la cible de groupes criminels qui se livrent à l’accaparement de terres ainsi que de groupes qui occupent ces terres à des fins privées, telles que des fermes de monoculture. Les défenseurs font également l’objet de menaces et de représailles en raison de leur opposition à la construction du barrage de « La Montería » dans la réserve écologique de Chaparrí, promue par le gouvernement régional de Lambayeque et le ministère de l’Agriculture. Ce projet visait à réduire de manière significative la portion de territoire allouée à la réserve naturelle, endommageant ainsi son écosystème et mettant en péril l’accès de la population de Lambayeque aux sources d’eau. En réponse à l’insécurité et aux représailles subies par les défenseurs, le ministère de l’Intérieur avait accordé en mars 2018 des mesures de protection aux membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí, qui n’ont jamais été mises en œuvre de manière effective. Front Line Defenders a signalé d’autres attaques contre d’autres membres, notamment contre Edivar Juan Carrasco Vásquez le 27 mars 2021, dont la situation est toujours préoccupante.

Enfin, quatre ans après que les accusations ont été portées par le parquet provincial spécialisé dans les questions environnementales, le 8 avril 2025, le deuxième tribunal pénal unipersonnel de Chiclayo a déclaré que les poursuites pénales contre les six défenseurs étaient prescrites, alors que le procureur avait requis quatre ans d’emprisonnement. Malgré la décision favorable, le juge a également ordonné aux défenseurs de payer des dédommagements civils de 5000 sols chacun. La défense a interjeté appel contre cet ordre.

Front Line Defenders salue la décision de mettre fin aux poursuites contre Hermenegildo Torres Perales, Porfirio Torres Perales, Segundo Fabián Culqui Mendoza, Dociteo Tafur Díaz, Américo Laboreano Ramos et Juan de Dios Carrasco Fernández, car l’organisation pense que ces poursuites étaient un acte de représailles contre leur travail en faveur de l’environnement au Pérou. Front Line Defenders réitère sa profonde inquiétude concernant la criminalisation des leaders paysans et autochtones et des défenseur⸱ses des droits humains au Pérou, ainsi que l’utilisation indue du système judiciaire pour restreindre la défense des droits humains, de l’environnement et des territoires. Front Line Defenders demande instamment à l’État du Pérou d’aborder la question des risques auxquels les défenseurs du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí sont toujours confrontés, y compris ceux auxquels Edivar Juan Carrasco Vásquez fait face, et de prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que le système judiciaire ne soit plus utilisé à mauvais escient pour restreindre leur travail en faveur des droits humains.

10 Août 2022
Procès à venir des défenseurs de l'environnement qui protègent Chaparrí

Le 12 août 2022, un procès public sera organisé contre six défenseur·ses des droits de l’environnement et membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí (Front de défense Sauvons Chaparrí), injustement accusés d’avoir « modifié l’environnement ou le paysage ». Le procès aura lieu devant la deuxième cour criminelle supraprovinciale unipersonnelle de Chiclayo dans la région de Lambayeque et les DDH risquent une peine de quatre ans de prison.

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Hermenegildo Torres Perales, Porfirio Torres Perales, Segundo Fabián Culqui Mendoza, Dociteo Tafur Díaz, Américo Laboreano Ramos et Juan de Dios Carrasco Fernández sont membres de la communauté paysanne Muchik Santa Catalina de Chongoyape, du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí et de l’Asociación para la Conservación de la Naturaleza y Turismo Sostenible Chaparri (Association pour la conservation de la nature et le tourisme durable) dédiés à la conservation et la protection de la réserve naturelle « Área de Conservación Privada Chaparrí ». La réserve de Chaparri a été reconnue en 2001 comme la première zone de conservation privée (ACP) au Pérou, dans le but de protéger plus de 34 000 hectares de forêts tropicales sèches et des animaux menacés, tels que l’ours des Andes et la Pénélope à ailes blanches.

Le 27 janvier 2021, les six défenseurs ont appris par la presse et les réseaux sociaux locaux que le parquet provincial de Lambayeque spécialisé sur les questions liées à l’environnement avait ouvert une enquête contre eux.

La criminalisation des six défenseurs s’inscrit dans un schéma alarmant de violence contre le travail légitime du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí et de la Comunidad Campesina Muchik Santa Catalina de Chongoyape. Au fil des ans, les membres de la communauté ont déclaré être victimes de harcèlement, de violence verbale et physique, de surveillance, de séparation arbitraire de la communauté et de menaces de mort par des groupes criminels organisés spécialisés dans l’accaparement des terres, en représailles à leur opposition aux intérêts de ceux qui cherchent à construire des barrages dans des territoires protégés.

Bien que depuis mars 2018 le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice aient reconnu le travail des membres du Frente de Defensa Salvemos Chaparrí et qu’ils leur aient accordé des mesures de protection personnelle, les défenseurs de l’environnement continuent de faire face à une grave escalade des risques de la part d’entités inconnues en représailles à leur travail. Les mesures de protection ne sont pas appliquées de manière efficace, tout comme les enquêtes sur les responsables des attaques.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par le procès des défenseurs de l’environnement Hermenegildo Torres Perales, Porfirio Torres Perales, Segundo Fabián Culqui Mendoza, Dociteo Tafur Diaz, Américo Laboreano Ramos et Juan de Dios Carrasco Fernández et condamne le processus de criminalisation à leur encontre.

Front Line Defenders pense que leur criminalisation a pour but d’entraver leur précieux travail en faveur de l’environnement et du droit à la terre dans le pays et réitère son inquiétude quant au message décourageant que cela envoie à celles et ceux qui défendent les droits humains au Pérou.

Front Line Defenders exhorte l’État péruvien à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la sécurité des défenseur⸱ses des droits humains et veiller à ce que le système judiciaire ne soit pas utilisé à mauvais escient pour délégitimer et entraver le travail des défenseur⸱ses de l’environnement et du droit à la terre au Pérou.