Le défenseur des droits humains Enes Hocaoğulları arrêté pour un discours prononcé lors d’une réunion du Conseil de l’Europe
Le 5 août 2025, le défenseur des droits humains Enes Hocaoğulları a été arrêté à l’aéroport Esenboğa d’Ankara, à son retour en Turquie. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui par un tribunal d’Istanbul, dans le cadre d’enquêtes sur un discours qu’il a prononcé lors de la 48e session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, le 27 mars 2025.
Enes Hocaoğulları est un défenseur des droits de la jeunesse et des droits LGBTI+ basé à Ankara en Turquie. Depuis 2022, il est coordinateur du plaidoyer international et de la collecte de fonds pour l’association ÜniKuir, une organisation de défense des droits des personnes LGBTI+ en Turquie. Il se concentre sur l’engagement diplomatique, le suivi des droits des jeunes, les rapports et le plaidoyer. Son activisme en faveur du climat pendant ses années de lycée s’est finalement transformé en une lutte pour les droits humains et la démocratie. En février 2025, il a été sélectionné comme délégué de la jeunesse pour représenter la Turquie au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe.
Le 5 août 2025, le défenseur des droits humains Enes Hocaoğulları a été arrêté à l’aéroport Esenboğa d’Ankara, à son retour en Turquie. Un mandat d’arrêt a été lancé contre lui par un tribunal d’Istanbul, dans le cadre d’enquêtes sur un discours qu’il a prononcé lors de la 48e session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe, le 27 mars 2025.
Enes Hocaoğulları est un défenseur des droits de la jeunesse et des droits LGBTI+ basé à Ankara en Turquie. Depuis 2022, il est coordinateur du plaidoyer international et de la collecte de fonds pour l’association ÜniKuir, une organisation de défense des droits des personnes LGBTI+ en Turquie. Il se concentre sur l’engagement diplomatique, le suivi des droits des jeunes, les rapports et le plaidoyer. Son activisme en faveur du climat pendant ses années de lycée s’est finalement transformé en une lutte pour les droits humains et la démocratie. En février 2025, il a été sélectionné comme délégué de la jeunesse pour représenter la Turquie au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe.
Le 5 août 2025, Enes Hocaoğulları a été arrêté lors du contrôle des passeports à son arrivée à l’aéroport Esenboğa d’Ankara sur la base d’un mandat d’arrêt émis par un tribunal d’Istanbul. Il a été transféré au parquet général d’Ankara pour faire sa déposition. Après avoir recueilli la déclaration d’Enes Hocaoğulları, le procureur a renvoyé le défenseur devant le deuxième tribunal pénal d’Ankara avec une demande de détention provisoire en vertu de l’article 217/A du Code pénal turc, qui est également connu sous le nom de loi sur la désinformation.
Le tribunal a statué en faveur de la détention provisoire d’Enes Hocaoğulları et a justifié sa décision en déclarant qu’il y a de forts soupçons que le défenseur puisse s’enfuir, et ce, bien qu’il soit retourné en Turquie en sachant qu’il risquait d’être arrêté à son arrivée. Suite à la décision de détention préventive, il a été transféré à la prison de Sincan à Ankara.
En février 2025, Enes Hocaoğulları a été sélectionné comme délégué de la jeunesse pour représenter la Turquie au Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe. Du 24 au 27 mars 2025, le défenseur des droits humains a assisté à la 48e session du Congrès, où il a prononcé plusieurs discours, notamment le 27 mars 2025, lorsqu’il détaillé les violences policières contre les manifestants en Turquie, notamment les attaques avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des canons à eau, ainsi que la fouille à nu des étudiants détenus. Il a appelé la communauté internationale à agir contre les violations des droits humains en Turquie.
Le discours, qui a été enregistré et mis en ligne, est devenu viral sur les réseaux sociaux. Cela a entraîné une campagne de diffamation et de haine contre le défenseur des droits des jeunes et des personnes LGBTI+, l’accusant d’être un traître, un agent de l’étranger et un queer qui veut « répandre l’idéologie LGBTI+ ». En outre, des enquêtes ont été ouvertes par les parquets généraux d’Ankara et d’Istanbul en vertu des articles 216 (incitation du public à la haine et à l’hostilité) et 217/A (loi sur la diffamation) du Code pénal turc, respectivement, qui ont ensuite été regroupées au parquet d’Ankara. Une enquête complémentaire a été ouverte par le parquet de Kırşehir en vertu de l’article 301 du Code pénal turc (insulte à la nation turque, à la République de Turquie ou aux institutions et organes de l’État).
Front Line Defenders pense qu’Enes Hocaoğulları a été arrêté uniquement à cause de son travail pacifique en faveur des droits humains et pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression afin d’expliquer les violations des droits humains dont il a été personnellement témoin. Il est particulièrement inquiétant qu’il soit pris pour cible en raison d’un discours qu’il a prononcé au Conseil de l’Europe, dont la Turquie est membre.
Front Line Defenders exhorte les autorités turques à :
- Libérer le défenseur des droits humains Enes Hocaoğulları immédiatement et sans condition ;
- Veiller à ce que sa santé mentale et physique soit garantie tant qu’il est privé de liberté ;
- Cesser d’utiliser et abroger l’article 217/a (loi sur la diffamation) pour réduire au silence les journalistes, les défenseur⸱ses des droits humains et les membres de l’opposition qui dénoncent les violations des droits humains de manière pacifique ;
- Garantir que tous les défenseur·ses des droits humains en Turquie puissent mener à bien leurs activités pacifiques et légitimes sans restrictions indues et sans craindre de représailles, notamment l’acharnement judiciaire et les détentions arbitraires.