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Détention arbitraire et criminalisation du défenseur des droits autochtones maya Tsotsil Mario Gómez López

Statut: 
Détention arbitraire
À propos de la situation

Le 30 janvier 2025, le juge de contrôle et de première instance de la juridiction commune a ratifié la détention du défenseur des droits humains Mario Gómez López en dépit d'un jugement d'amparo ordonnant sa libération. Le défenseur a été arrêté par la police municipale de San Cristóbal de Las Casas, dans l'État du Chiapas, le 24 janvier 2025, sans avoir été informé des raisons de l’arrestation.

À propos de Mario Gómez López

Mario Gómez López est défenseur des droits humains maya Tsotil et maçon originaire de la communauté de Santa Cruz, ejido de Cuxtitali El Pinar, dans la municipalité de San Cristóbal de Las Casas, Chiapas. Au sein de sa communauté, Mario Gomez Lopez défend les droits des populations autochtones en dénonçant la présence de groupes criminels qui se disputent violemment et s'approprient le territoire indigène. Le défenseur travaille au sein de sa communauté et participe à des manifestations pacifiques pour réclamer que les autorités assurent la sécurité de la communauté et garantisse ses droits. Il plaide également et demande justice pour le meurtre de son fils Mateo Gómez López, tué en 2021 dans le contexte d’insécurité qui affecte la communauté. À cause de ce travail, Mario Gómez López et son épouse, la défenseuse des droits humains Pascuala López López, font l'objet de menaces et d'agressions. Pascuala a été la cible d'une tentative de féminicide en avril 2022 pour avoir dénoncé la présence de groupes criminels dans la communauté et pour avoir demandé justice dans l'affaire de leur fils Mateo Gómez. Ils bénéficient tous deux de mesures de précaution de la part de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) depuis 2023.

7 Février 2025
Détention arbitraire et criminalisation du défenseur des droits autochtones maya Tsotsil Mario Gómez López

Le 30 janvier 2025, le juge de contrôle et de première instance de la juridiction commune a ratifié la détention du défenseur des droits humains Mario Gómez López en dépit d'un jugement d'amparo ordonnant sa libération. Le défenseur a été arrêté par la police municipale de San Cristóbal de Las Casas, dans l'État du Chiapas, le 24 janvier 2025, sans avoir été informé des raisons de l’arrestation.

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Mario Gómez López est défenseur des droits humains maya Tsotil et maçon originaire de la communauté de Santa Cruz, ejido de Cuxtitali El Pinar, dans la municipalité de San Cristóbal de Las Casas, Chiapas. Au sein de sa communauté, Mario Gomez Lopez défend les droits des populations autochtones en dénonçant la présence de groupes criminels qui se disputent violemment et s'approprient le territoire indigène. Le défenseur travaille au sein de sa communauté et participe à des manifestations pacifiques pour réclamer que les autorités assurent la sécurité de la communauté et garantisse ses droits. Il plaide également et demande justice pour le meurtre de son fils Mateo Gómez López, tué en 2021 dans le contexte d’insécurité qui affecte la communauté. À cause de ce travail, Mario Gómez López et son épouse, la défenseuse des droits humains Pascuala López López, font l'objet de menaces et d'agressions. Pascuala a été la cible d'une tentative de féminicide en avril 2022 pour avoir dénoncé la présence de groupes criminels dans la communauté et pour avoir demandé justice dans l'affaire de leur fils Mateo Gómez. Ils bénéficient tous deux de mesures de précaution de la part de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) depuis 2023.

Le 24 janvier 2025 à 8h, Mario Gómez López a été arrêté par des membres de la police municipale de San Cristóbal de Las Casas alors qu’il se rendait au travail en tant que maçon. Il a ensuite été conduit au Centre de réinsertion sociale de l'État (CERSS) 14 El Amate, dans la municipalité de Cintalapa. Le lendemain, son avocat et des représentants de deux organisations de défense des droits humains sont allés lui rendre visite au centre de détention, où ils se sont heurtés à la résistance des autorités lors de leur admission. L'audience préliminaire avec demande de procès a eu lieu le même jour. Le défenseur dispose d'une résolution d'une procédure d'amparo qui annule l'ordre de détention, mais à ce jour, il n'a pas été libéré.

Mario Gómez López est accusé d'avoir troublé la paix, ainsi que l'intégrité physique et matérielle de la communauté et de l'État, en vertu de l'article 369 du Code pénal du Chiapas, suite à une attaque violente contre trois personnes dont les maisons ont été incendiées le 17 avril 2023. Le défenseur n'était pas présent lors de ces événements.

M. López est exposé à des risques accrus pour son intégrité physique car il est détenu au CERSS 14 El Amate aux côtés d'un membre d'un groupe criminel qui est accusé de la tentative de féminicide sur la compagne de M. López, Mme Pascuala López López.

Front Line Defenders exprime sa préoccupation concernant la criminalisation et la violence à l’encontre du défenseur des droits humains Mario Gómez López et sa famille, apparemment en représailles contre son travail légitime en faveur des droits de sa communauté, ainsi que pour avoir demandé justice pour le meurtre de son fils et la tentative de féminicide de sa compagne Pascuala López. Front Line Defenders réitère ses profondes préoccupations concernant les actes de violences perpétrés contre les défenseur·ses des droits des peuples autochtones, ainsi que contre celles et ceux qui travaillent dans un environnement marqué par le crime organisé au Mexique. Ces personnes sont confrontées à un certain nombre de représailles à cause de leur travail légitime en faveur des droits humains, notamment l'utilisation indue du droit pénal à leur encontre dans le but de restreindre leur actions pour les droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à :

  1. Abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre le défenseur des droits humains Mario Gómez López et le libérer en raison de son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains et pour obtenir justice ;
  2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité, ainsi que la santé physique et mentale des défenseur⸱ses des droits humains Mario Gómez López, Pascuala López López et des membres de leur famille, qui bénéficient de mesures de précaution de la part de la CIDH ;
  3. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de tous les défenseur⸱ses des droits humains au Chiapas, qui courent des risques particuliers, car ils travaillent dans un environnement marqué par le crime organisé ;
  4. Veiller à ce que tous les défenseur⸱ses des droits humains au Mexique puissent mener leurs activités pacifiques et légitimes sans restrictions indues et sans craindre d'être harcelés, menacés ou de subir des représailles.