La Free Narges Coalition demande la prolongation de la suspension de la peine de Narges Mohammadi
La Free Narges Coalition a reçu des informations inquiétantes concernant l’intention de renvoyer Narges Mohammadi en prison en Iran. Le comité directeur reste très préoccupé par son état de santé et condamne ces efforts visant à réincarcérer Narges Mohammadi alors qu’elle n’est toujours pas complètement rétablie.
La lauréate du prix Nobel, défenseuse des droits humains, autrice et journaliste a bénéficié d’une suspension de 21 jours de sa peine d’emprisonnement à la suite d’une opération chirurgicale à la mi-novembre, et a été transférée à son domicile le 4 décembre 2024. Narges Mohammadi était censée retourner en prison le 25 décembre, ce qui mettait sa santé en danger, mais elle a choisi de rester chez elle dans l’attente d’un recours contre son retour en prison. Le 31 décembre, le Pezeshk Qanouni [l’Organisation de médecine légale, un programme relevant du pouvoir judiciaire iranien] aurait approuvé la demande et transmis la décision au parquet.
Les médecins de Narges Mohammadi ont récemment recommandé une prolongation de son congé médical pour au moins six mois supplémentaires afin de procéder à des examens médicaux approfondis et réguliers, y compris le suivi de la lésion osseuse qui a été retirée de sa jambe en novembre, des séances de kinésithérapie pour se remettre de l’intervention chirurgicale et des soins cardiaques spécialisés. En outre, l’équipe médicale chargée de surveiller la santé de Narges Mohammadi a prévenu que son retour en prison — en particulier dans des conditions de détention stressantes et sans installations médicales adéquates — pourrait sévèrement aggraver son état de santé physique. Depuis sa libération au début du mois de décembre, Narges Mohammadi est la cible d’une campagne de désinformation soutenue par l’État qui vise à la renvoyer en prison, voire dans une prison située hors de Téhéran où les conditions de vie sont insalubres, en représailles contre son travail continu en faveur des droits humains et aux écrits qu’elle a rédigés pendant sa détention.
Le comité directeur de la Free Narges Coalition a déclaré : « La libération de Narges Mohammadi était une étape nécessaire et positive de son rétablissement, et son retour en prison à ce stade risquerait de compromettre les progrès qu’elle a accomplis et de mettre à nouveau sa vie en danger. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes de prolonger la suspension de la peine de Narges Mohammadi et de lui permettre de rester chez elle afin qu’elle se rétablisse complètement et reçoive les soins médicaux dont elle a besoin. En outre, nous continuons à demander la libération immédiate et inconditionnelle de Mme Mohammadi, injustement emprisonnée pour exercer sa liberté d’expression et pour son travail en faveur des droits humains. Nous sommes solidaires de Narges Mohammadi et continuons à plaider en faveur de son droit à défendre les droits humains de tous les Iraniens. »
Narges Mohammadi, qui a été emprisonnée pendant la majeure partie des trois dernières années, souffre de plusieurs problèmes de santé graves, notamment des problèmes cardiaques et pulmonaires, qui sont exacerbés par les négligences médicales et les mauvaises conditions de détention. Elle a été hospitalisée à plusieurs reprises depuis le début de son actuelle incarcération et s’est souvent vu refuser des soins médicaux adéquats à cause de son travail en faveur des droits humains, de ses écrits, de ses communications et de son activisme, qu’elle poursuit derrière les barreaux. Depuis un an, elle souffre de douleurs chroniques au dos et au genou, notamment d’une hernie discale. En novembre 2024, Mme Mohammadi a été opérée pour retirer une lésion osseuse de sa jambe, soupçonnée d’être cancéreuse (une biopsie postopératoire a révélé qu’elle ne l’était pas, mais qu’elle devait faire l’objet d’un suivi régulier).
Le 18 novembre, plus de 45 organisations de la société civile, menées par la Free Narges Coalition, se sont unies dans une lettre appelant à un soutien international urgent pour Narges Mohammadi, exhortant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies et d’autres parties prenantes internationales à demander aux autorités iraniennes d’accorder à Mme Mohammadi une permission de sortie pour raisons humanitaires. La semaine suivante, la nouvelle rapporteuse spéciale des Nations unies pour l’Iran, Mai Sato, ainsi que la mission d’enquête des Nations unies sur l’Iran ont fait part de leurs préoccupations concernant la santé de Mme Mohammadi et ont demandé instamment sa libération dans un geste humanitaire.Narges Mohammadi est défenseuse des droits humains, journaliste, autrice et directrice adjointe et porte-parole du Defenders of Human Rights Centre (DHRC) en Iran. Mme Mohammadi a passé plus de dix ans de sa vie en prison, et sa période de détention actuelle a débuté en novembre 2021. Elle purge actuellement des peines totalisant 13 ans et neuf mois de prison, pour « propagande contre l’État » et « collusion contre la sécurité de l’État ». Elle a reçu de nombreux prix internationaux pour sa lutte inlassable en faveur des droits humains, notamment le prix Nobel de la paix 2023, le prix mondial de la liberté de la presse UNESCO/Guillermo Cano 2023, le prix PEN/Barbey pour la liberté d’écrire 2023 et le prix du courage de Reporters sans frontières 2022.
Cette déclaration est publiée par le comité directeur de la Free Narges Coalition et ne reflète pas nécessairement la position de tous les membres de la Coalition. Le comité est dirigé par la Narges Foundation, PEN America, Reporters sans frontières (RSF), et Front Line Defenders.
Rejoignez-nous pour appeler à la libération immédiate et sans condition de Narges Mohammadi. #FreeNarges !