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Communautés Molbog et Palaw’an

Les communautés autochtones Molbog et Palaw'an résidant sur les îles Bugsuk et Mariahangin, dans le sud de l’île de Palawan, aux Philippines, doivent actuellement mener une lutte intense pour leurs terres ancestrales et leurs moyens de subsistance traditionnels. Ces communautés défendent leurs droits collectifs, qui sont ignorés par le projet d’écotourisme de luxe à grande échelle développé par Bricktree Properties, une filiale du conglomérat multinational philippin San Miguel Corporation (SMC).

La défense des droits humains par les communautés Molbog et Palaw'an est profondément ancrée dans les concessions foncières historiques de l’époque de la loi martiale, qui dépossèdent systématiquement ces communautés de leurs terres ancestrales. Depuis avril 2024, la SMC intensifie l’intimidation armée, l’acharnement judiciaire et la répression systémique pour déplacer les communautés Molbog et Palaw'an de leurs territoires.

Le climat d'impunité aux Philippines, associé au fait que l'administration encourage les exécutions extrajudiciaires de présumés consommateurs de drogue, ainsi qu'à la ligne de plus en plus dure de l'armée contre le Front national démocratique philippin, entraîne une grave détérioration de la situation des défenseur-ses dans le pays. Depuis l'élection du Président Rodrigo Duterte en mai 2016, les DDH doivent faire face à une vague d'assassinats et de violences. L'acharnement judiciaire et la criminalisation des DDH restent courants ; les politiciens et les acteurs privés, tels que les sociétés minières, utilisent le système judiciaire pour faire taire ceux qui s'opposent à leurs intérêts. Les DDH sont accusés de crimes violents ou d'appartenir à la Nouvelle armée populaire, l'aile armée du parti communiste. Les DDH signalent également des cas de surveillance populaire rapprochée. Depuis que la loi martiale a été déclarée à Mindanao en mai 2017, et compte tenu de la crainte qu'elle ne s'étende à tout le pays, les défenseur-ses des droits humains sont de plus en plus visés par les menaces, les actes d'intimidation et le harcèlement par l'armée.