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La défenseuse des droits humains Myrna Cruz-Abraham plaide non coupable de tentative de meurtre

Statut: 
Audience à venir
À propos de la situation

Le 21 février 2025, la défenseuse des droits humains Myrna Cruz-Abraham a plaidé non coupable dans une affaire de tentative de meurtre remontant à 2007, lors de la lecture de l’acte d’accusation devant le tribunal régional de première instance d’Appari (section 09), dans la province de Cagayan. L’audience préliminaire de Myrna a été reportée au 7 mars 2025. Au cours de l’audience, le tribunal doit évaluer la recevabilité des preuves, les témoignages et d’autres questions de procédure avant de poursuivre le procès.

Le 4 février 2025, la défenseuse des droits humains Myrna « Micah » Cruz-Abraham a été libérée sous caution après huit jours de détention. Elle avait été arrêtée arbitrairement dans le cadre d’une affaire de « tentative de meurtre » remontant à 2002, traitée par la section 09 du tribunal régional de première instance d’Appari. Cette arrestation coïncidait avec son 70e anniversaire, le 30 janvier 2025, qu’elle a passé derrière les barreaux, loin de sa famille et de ses collègues militants.

À propos de Myrna « Micah » Cruz-Abraham

 

Myrna « Micah » Cruz-Abraham est une défenseuse des droits humains qui œuvre depuis des décennies en faveur des droits des communautés les plus marginalisées des Philippines, notamment les femmes, les travailleurs, les peuples autochtones et les agriculteurs. Myrna a également travaillé avec le Center for Women’s Resources et l’Institute for Religion and Culture, créant le Women’s Center qui est devenu un élément central de la formation et de l’éducation des femmes qui travaillent dans la région métropolitaine de Manille depuis 1983. En 2017, la défenseuse a rejoint Sandiwa, un réseau qui défend les droits des minorités nationales et des peuples autochtones. Sandiwa défend notamment les droits des communautés Moro, en particulier leur droit à l’autodétermination et à leurs terres et territoires ancestraux. L’organisation a également soutenu l’école Lumad Bakwit à Manille de 2017 à 2019. À cause de son travail, elle est la cible de représailles, principalement de la part d’acteurs étatiques.

 

5 Mars 2025
La défenseuse des droits humains Myrna Cruz-Abraham plaide non coupable de tentative de meurtre

Le 21 février 2025, la défenseuse des droits humains Myrna Cruz-Abraham a plaidé non coupable dans une affaire de tentative de meurtre remontant à 2007, lors de la lecture de l’acte d’accusation devant le tribunal régional de première instance d’Appari (section 09), dans la province de Cagayan. L’audience préliminaire de Myrna a été reportée au 7 mars 2025. Au cours de l’audience, le tribunal doit évaluer la recevabilité des preuves, les témoignages et d’autres questions de procédure avant de poursuivre le procès.

Myrna Cruz-Abraham a été arrêtée au supermarché Massway à San Rafael, Bulacan, le 27 janvier 2025. Elle a été « red-tagged » (signalée) peu après son arrestation. La police de Quezon City a publié un communiqué de presse sur cette « opération réussie ». Elle a été arrêtée après des mois de surveillance et un signalement « red-tagging » en ligne, qui l’accuse d’être membre du Parti communiste des Philippines (PCP). Détenue dans une cellule exiguë de l’Unité de détection et d’investigation criminelle (CIDU) à l’intérieur du Camp Karingal, Myrna Cruz-Abraham a dû faire face aux intimidations des policiers et d’individus non identifiés se faisant passer pour des connaissances. Ces personnes s’adressaient à elle en utilisant les noms d’emprunt figurant dans le dossier d’accusation.

13 Février 2025
La défenseuse des droits humains Myrna Cruz-Abraham libérée sous caution après une semaine de détention

Le 4 février 2025, la défenseuse des droits humains Myrna « Micah » Cruz-Abraham a été libérée sous caution après huit jours de détention. Elle avait été arrêtée arbitrairement dans le cadre d’une affaire de « tentative de meurtre » remontant à 2002, traitée par la section 09 du tribunal régional de première instance d’Appari. Cette arrestation coïncidait avec son 70e anniversaire, le 30 janvier 2025, qu’elle a passé derrière les barreaux, loin de sa famille et de ses collègues militants.

Myrna « Micah » Cruz-Abraham est une défenseuse des droits humains qui œuvre depuis des décennies en faveur des droits des communautés les plus marginalisées des Philippines, notamment les femmes, les travailleurs, les peuples autochtones et les agriculteurs. Myrna a également travaillé avec le Center for Women’s Resources et l’Institute for Religion and Culture, créant le Women’s Center qui est devenu un élément central de la formation et de l’éducation des femmes qui travaillent dans la région métropolitaine de Manille depuis 1983. En 2017, la défenseuse a rejoint Sandiwa, un réseau qui défend les droits des minorités nationales et des peuples autochtones. Sandiwa défend notamment les droits des communautés Moro, en particulier leur droit à l’autodétermination et à leurs terres et territoires ancestraux. L’organisation a également soutenu l’école Lumad Bakwit à Manille de 2017 à 2019. À cause de son travail, elle est la cible de représailles, principalement de la part d’acteurs étatiques.

Dans la matinée du 27 janvier 2025, Myrna Cruz-Abraham a été abordée par un membre du personnel de la Direction de la gestion des enquêtes et des détectives (DIDM) de la police nationale philippine (PNP), alors qu’elle faisait ses courses avec sa fille et son petit-fils au supermarché Massway. Le personnel de la DIDM-PNP a affirmé qu’une procédure pénale avait été engagée contre elle, et huit personnes en civil ont escorté Myrna, sa fille et son petit-fils dans un véhicule. Vers 10 heures, ils ont été conduits au poste de police de San Rafael, où le mandat d’arrêt a été lu à Myrna Cruz-Abraham. Plus tard, le 29 janvier 2025, le directeur du district de police de Quezon a annoncé que l’arrestation de Myrna Cruz-Abraham avait été effectuée par des membres de la police de Quezon et d’autres unités de la PNP, y compris la 16e unité de renseignement et de sécurité de l’armée philippine, à la suite d’une surveillance de plusieurs mois et d’un signalement (red-tagging) sur les réseaux sociaux alléguant qu’elle est membre du Parti communiste des Philippines (CPP).

La défenseuse des droits humains Myrna Cruz-Abraham a ensuite été transférée et détenue au camp Karingal, à Quezon, malgré son état de santé alarmant, confirmé par un examen médical obligatoire à l’hôpital général de Quezon City, qui a révélé une tension artérielle élevée de 160/80, ce qui représente déjà une hypertension de stade 2. Sa mise en accusation est prévue pour le 21 février 2025.

L’arrestation de Myrna Cruz-Abraham était liée à une affaire pour laquelle elle avait été accusée à tort il y a près de 15 ans. Le 22 mars 2010, alors âgée de 55 ans, la défenseuse des droits humains a été enlevée, portée disparue et retrouvée le lendemain au Bureau des prisons et de l’administration des peines (BJMP) à Tuguegarao. Au moment de l’enlèvement, ses ravisseurs lui ont bandé les yeux, l’ont menottée et l’ont jetée dans une camionnette. Il a ensuite été révélé que ses ravisseurs étaient des policiers, selon une alerte d’action urgente émise par l’organisation Karapatan. Myrna Cruz-Abraham a ensuite été interrogée à plusieurs reprises dans une planque des services de renseignement militaires et forcée d’avouer un meurtre qu’elle n’avait pas commis à Amulong, dans l’État de Cagayan, le 23 octobre 2002. Elle a ensuite été transférée au centre de détention du BJMP le 23 mars 2010. Trois sacs, des cartes d’identité, des cartes de crédit, une carte de retrait, une clé USB et un disque dur lui ont été confisqués. En outre, les autorités auraient placé deux grenades dans son sac, qui ont ensuite été utilisées comme preuves contre elle par le 17e bataillon d’infanterie de l’armée philippine. Elle a ensuite été inculpée de meurtre et de violation de l’interdiction de port d’arme en période électorale. Après neuf mois de détention, l’affaire a finalement été classée sans suite pour manque de preuves, et elle a été libérée le 23 décembre 2010.

Front Line Defenders condamne fermement l’arrestation et la détention de la défenseuse des droits humains Mynra Cruz-Abraham. Front Line Defenders pense qu’il pourrait s’agir de représailles contre son travail en faveur des droits humains et est préoccupée par le fait qu’elle soit victime d’une persécution judiciaire continue liée à de fausses accusations criminelles portées contre elle.

Front Line Defenders reste extrêmement préoccupée par la pratique répandue aux Philippines de red-tagging des défenseur⸱ses des droits humains. Il s’agit d’étiqueter à tort des militants, des défenseur⸱ses des droits humains et des journalistes comme étant des insurgés ou des partisans de groupes communistes, en particulier de la Nouvelle armée populaire (NPA), la branche armée du CPP. Les personnes ciblées par le red-tagging sont souvent victimes de graves menaces, de harcèlement, voire de mort, et dans de nombreux cas les coupables ne font l’objet d’aucune poursuite.

Front Line Defenders exhorte le gouvernement philippin à :

  1. Abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre la défenseuse des droits humains Myrna « Micah » Cruz-Abraham, car il semble qu’elles soient uniquement motivées par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains.
  2. Mettre fin à la pratique du red-tagging. Cette pratique est utilisée de manière constante et délibérée pour cibler les défenseur⸱ses des droits humains
  3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains aux Philippines puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, et sans être la cible de red-tagging.