Back to top

Venezuela : Arrestation arbitraire de la défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales

Statut: 
Détenue
À propos de la situation

Le 8 août 2025, l’avocate et défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales a été arrêtée par des agents de police après avoir participé à une action de solidarité devant le bureau des Nations unies pour les droits de l’homme à Caracas. Le lieu où elle se trouve n’a été rendu public que le 11 août 2025, par le biais d’une déclaration publique du parquet sur les réseaux sociaux. La défenseuse des droits humains s’est vu attribuer un avocat commis d’office bien qu’elle ait demandé à contacter son propre avocat. À ce jour, ni la famille de Martha Lía Grajales ni ses avocats n’ont été autorisés à lui rendre visite ou à la contacter.

About Martha Lía Grajales

Martha Lía Grajales est une avocate et défenseuse des droits humains vénézuélienne. Elle est membre du Collectif Surgentes, une organisation de défense des droits humains qui soutient les communautés marginalisées et qui se consacre à la recherche, à l’assistance technique et politique et au plaidoyer en faveur de politiques publiques qui promeuvent les droits humains et la démocratisation de la société. Grâce à ces initiatives, elle encourage le renforcement des capacités et l’organisation des groupes marginalisés, en veillant à ce qu’ils soient informés de leurs droits et des mécanismes pertinents disponibles pour les faire respecter.

12 Août 2025
Venezuela : Arrestation arbitraire de la défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales

Le 8 août 2025, l’avocate et défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales a été arrêtée par des agents de police après avoir participé à une action de solidarité devant le bureau des Nations unies pour les droits de l’homme à Caracas. Le lieu où elle se trouve n’a été rendu public que le 11 août 2025, par le biais d’une déclaration publique du parquet sur les réseaux sociaux. La défenseuse des droits humains s’est vu attribuer un avocat commis d’office bien qu’elle ait demandé à contacter son propre avocat. À ce jour, ni la famille de Martha Lía Grajales ni ses avocats n’ont été autorisés à lui rendre visite ou à la contacter.

Download the Urgent Appeal

 

 

Martha Lía Grajales est une avocate et défenseuse des droits humains vénézuélienne. Elle est membre du Collectif Surgentes, une organisation de défense des droits humains qui soutient les communautés marginalisées et qui se consacre à la recherche, à l’assistance technique et politique et au plaidoyer en faveur de politiques publiques qui promeuvent les droits humains et la démocratisation de la société. Grâce à ces initiatives, elle encourage le renforcement des capacités et l’organisation des groupes marginalisés, en veillant à ce qu’ils soient informés de leurs droits et des mécanismes pertinents disponibles pour les faire respecter.

Le 5 août 2025, la défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales a participé à une veillée devant le tribunal suprême de justice au Venezuela. La veillée a été organisée pour attirer l’attention sur les personnes injustement détenues et accusées de terrorisme pour avoir participé à des manifestations dans le cadre des élections présidentielles au Venezuela en juillet 2024. Elle était accompagnée d’autres défenseur⸱ses des droits humains et de soixante mères de détenus. Lors de la veillée, un groupe d’inconnus armés s’est approché du groupe et a commencé à les agresser, volant leurs effets personnels, notamment la carte d’identité de Martha Lía Grajales. La défenseuse a tenté de déposer plainte contre l’agression et les vols auprès du procureur général et du corps d’enquête scientifique, pénale et criminelle, mais les deux institutions ont refusé de traiter la plainte.

Une autre action de solidarité a été organisée quelques jours plus tard, le 8 août 2025. Un groupe de mères et de défenseur⸱ses des droits humains, dont Martha Lía Grajales, a manifesté contre les événements du 5 août devant le Bureau des droits de l’homme des Nations unies à Caracas. Après la manifestation, la défenseuse a été arrêtée à un point de contrôle de la police, et les policiers lui ont demandé de présenter sa carte d’identité. Le point de contrôle a été installé à quelques mètres du lieu de la manifestation par la Division des enquêtes criminelles (DIP) rattachée à la Police nationale bolivarienne (PNB). Alors que la défenseuse expliquait que sa carte d’identité avait été volée lors de l’attaque du 5 août, une camionnette grise sans plaque d’immatriculation s’est approchée de la scène et des agents l’ont forcée à monter dans le véhicule.

Le partenaire de la défenseuse et des représentants de l’organisation de défense des droits humains PROVEA se sont rendus dans cinq centres de détention rattachés à la DIP de la PNB à Caracas sans obtenir d’informations sur la situation juridique de Martha Lía Grajales ni sur le lieu où elle se trouve. Le 9 août 2025, le président du tribunal pénal de la région métropolitaine de Caracas a refusé d’entendre une requête en habeas corpus en faveur de Martha Lía Grajales.

Enfin, le 11 août 2025, le parquet a publié une déclaration sur Instagram confirmant la détention de Martha Lía Grajales « après qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre elle pour des actions contre les institutions vénézuéliennes et la paix de la République ». La déclaration précise également que la défenseuse est actuellement placée en détention provisoire pour des délits présumés d’« incitation à la haine, complot avec un gouvernement étranger et association ». PROVEA a ensuite été informée que Martha Lía Grajales était détenue à la Direction des enquêtes criminelles de la PNB à Maripérez, un centre de détention où PROVEA et le partenaire de la défenseuse s’étaient rendus à quatre reprises sans obtenir d’informations sur le lieu où elle se trouvait. La défenseuse des droits humains s’est vu attribuer un avocat commis d’office bien qu’elle ait demandé à contacter son propre avocat. À ce jour, ni la famille de Martha Lía Grajales ni ses avocats n’ont été autorisés à lui rendre visite ou à la contacter.

L’arrestation et la détention au secret de Martha Lía Grajales témoignent de la criminalisation croissante et du ciblage systématique des défenseur⸱ses des droits humains au Venezuela, en particulier suite aux vastes manifestations qui ont suivi les élections présidentielles de 2024. Le cas de Martha Lía Grajales, ainsi que ceux des avocats Rocío San Miguel et Eduardo Torres, qui ont été signalés précédemment, montrent clairement que les défenseur⸱ses des droits humains sont détenus sans procédure régulière ni respect des garanties judiciaires.

Front Line Defenders condamne fermement la détention arbitraire de la défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales, et considère qu’il s’agit d’une tentative visant à stopper son travail légitime en faveur des droits humains au Venezuela.

Front Line Defenders exhorte les autorités vénézuéliennes à :

  1. Abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre la défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales, car elles sont motivées par son travail légitime et pacifique en faveur des droits humains, et garantir ses droits à une procédure régulière, à l’accès à la justice et à une représentation légale de son choix ;
  2. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la libération immédiate et inconditionnelle de la défenseuse des droits humains Martha Lía Grajales, et garantir son intégrité physique et psychologique et sa sécurité ;
  3. Assurer que le traitement de Martha Lía Grajales, pendant sa détention corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement » adoptés par l’Assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;
  4. Garantir que tous les défenseur·ses des droits humains au Venezuela puissent mener à bien leurs activités pacifiques et légitimes sans restrictions indues et sans craindre d’être harcelés, menacés ou victimes de représailles.