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Arrestations injustifiées, mauvais traitements et violences sexistes à l’encontre de plusieurs défenseur⸱ses des droits humains par la police italienne à Brescia

Statut: 
Arrested
À propos de la situation

Le 13 janvier 2025, 22 activistes pour le climat et défenseur⸱ses des droits humains des branches italiennes de Extinction Rebellion, Last Generation (Ultima Generazione) et Palestina Libera ont été arrêtés et détenus par la police pendant environ sept heures à la suite d’une action directe non violente visant à protester contre les livraisons d’armes par l’Italie à Israël, contribuant ainsi au génocide du peuple palestinien à Gaza. Lors de leur garde à vue, des policiers ont forcé sept défenseuses des droits humains, dont Elisa Francescatti, Gaia Battistoni, Beatrice Ravarotto, Laura Lofaro, Arianna Carpinella et Val (nom de famille non divulgué), à se déshabiller et à s’accroupir.

À propos de Extinction Rebellion

Extinction Rebellion est un mouvement décentralisé, international et politiquement non partisan qui utilise l’action directe non violente et la désobéissance civile pour persuader les gouvernements d’agir de manière juste face à l’urgence climatique et écologique et d’inverser la trajectoire qui mène la planète vers un désastre climatique et écologique.

7 Février 2025
Arrestations injustifiées, mauvais traitements et violences sexistes à l’encontre de plusieurs défenseur⸱ses des droits humains par la police italienne à Brescia

Le 13 janvier 2025, 22 activistes pour le climat et défenseur⸱ses des droits humains des branches italiennes de Extinction Rebellion, Last Generation (Ultima Generazione) et Palestina Libera ont été arrêtés et détenus par la police pendant environ sept heures à la suite d’une action directe non violente visant à protester contre les livraisons d’armes par l’Italie à Israël, contribuant ainsi au génocide du peuple palestinien à Gaza. Lors de leur garde à vue, des policiers ont forcé sept défenseuses des droits humains, dont Elisa Francescatti, Gaia Battistoni, Beatrice Ravarotto, Laura Lofaro, Arianna Carpinella et Val (nom de famille non divulgué), à se déshabiller et à s’accroupir.

Télécharger l’appel urgent

Elisa Francescatti, Gaia Battistoni, Marta Maroglio, Laura Lofaro, Beatrice Ravarotto, Arianna Carpinella, Francesco Baccinetti, Matteo Galliano, Michele Ghidini, Gregorio Savio, Lorenzo Barili, Massimiliano Croce, Riccardo Rocchi, Davide Giorgio Scianca, Samuele Righetto, Yuri Pietro Tacconi, Val, et cinq autres personnes sont activistes pour le climat et défenseur⸱ses des droits humains des branches italiennes d’Extinction Rebellion, Last Generation (Ultima Generazione) et de Palestina Libera, Extinction Rebellion et Last Generation sont des mouvements décentralisés, internationaux et politiquement non partisans qui utilisent l’action directe non violente et la désobéissance civile pour persuader les gouvernements d’agir de manière juste face à l’urgence climatique et écologique et d’inverser la trajectoire qui mène la planète vers un désastre climatique et écologique. Palestina Libera est un réseau d’action directe non violente fondé pour travailler au démantèlement de la complicité italienne avec l’occupation des territoires palestiniens par Israël.

Le 13 janvier 2025 vers 8 h, un groupe de 22 défenseur⸱ses des droits humains d’Extinction Rebellion Italia, Ultima Generazione et Palestina Libera ont organisé une action directe devant les locaux de Leonardo S.p.A, une société opérant dans les secteurs de l’aérospatiale et de la défense, partiellement détenue par le gouvernement italien, et dont on sait qu’elle vend des armes à l’État d’Israël. Les groupes de défense des droits humains dénoncent l’augmentation des bénéfices de l’entreprise depuis l’invasion massive de l’Ukraine et la guerre d’Israël contre Gaza, et appellent les entreprises et les autorités italiennes à cesser la vente d’armes à Israël, qui, selon eux, soutient l’assassinat de Palestiniens. Pendant l’action, les activistes ont déployé des banderoles et se sont enchainés ensemble pour bloquer l’entrée des camions. Un autre défenseur des droits humains a escaladé un mât pour remplacer le drapeau de l’entreprise par le drapeau palestinien.

Peu après le début de la manifestation, cinq voitures de police et un camion de pompiers sont arrivés à l’usine pour mettre fin à la manifestation. La police a emmené les manifestants au poste de police de Brescia après avoir demandé et vérifié les papiers d’identité de tous les membres du groupe. Les organisations affirment que l’arrestation viole manifestement l’article 349 du Code de procédure pénale italien qui stipule qu’en cas de contrôle d’identité, la police criminelle ne peut escorter un suspect ou d’autres personnes jusqu’au commissariat que s’ils refusent de s’identifier ou de fournir des données personnelles ou s’il y a des raisons suffisantes de penser que les documents d’identification sont faux. La police a justifié cette action dans son rapport en affirmant que les défenseur⸱ses des droits humains avaient commis des infractions au cours de cet échange, notamment d’avoir résisté à un agent public, insulté un agent public et refusé de divulguer leur identité. Les défenseur·ses réfutent ces allégations.

En outre, la police a confisqué les téléphones et autres effets personnels de tous les activistes. Les membres du groupe n’ont pas été autorisés à contacter leurs avocats ou leurs familles pour obtenir une assistance juridique, ce qui constitue une autre violation du Code de procédure pénale italien. Ils n’ont été autorisés à appeler qu’une seule personne, qui avait été arrêtée avec eux mais qui a été libérée par le quartier général de la police, pour demander de la nourriture.

Les sept défenseuses des droits humains ont indiqué avoir été contraintes d’entrer dans une pièce et de se dévêtir. La porte de la pièce est restée ouverte les exposant ainsi aux regards des passants alors qu’elles étaient nues. On leur a demandé d’enlever leurs sous-vêtements et de s’accroupir, une pratique couramment utilisée dans les affaires de drogue. En outre, les défenseuses ont été obligées de laisser la porte ouverte lorsqu’elles utilisaient les toilettes, sous la surveillance d’une policière. Ce traitement des sept défenseuses des droits humains pourrait constituer un abus basé sur le genre, les officiers de police agissant délibérément pour les intimider et les insulter.

Après environ sept heures, les 22 défenseur⸱ses des droits humains ont été libérés du poste de police de Brescia, après avoir tous été accusés de « rassemblement séditieux » en vertu de l’article 655 du Code pénal. En outre, six défenseurs ont été inculpés de « dégradation et pollution de biens » en vertu de l’article 633, pour avoir écrit des graffitis sur les murs d’enceinte de l’usine avec de la peinture lavable. Deux défenseurs ont été accusés d’avoir utilisé des allumettes ou des explosifs dangereux en vertu de l’article 703 du Code, pour avoir utilisé des fumigènes. Une personne a été accusée d’avoir enfreint l’article 18 de la loi sur la sécurité publique pour ne pas avoir prévenu les autorités de la manifestation.

En plus de ces accusations, la police a émis des ordres d’expulsion (fogli di via) à des degrés divers pour les 17 d’entre eux qui ne résident pas à Brescia, interdisant à six d’entre eux d’entrer à Brescia pendant six mois, à cinq pendant douze mois et à six pendant dix-huit mois. Ces interdictions sont fondées sur une loi de 2011, largement connue sous le nom de « code anti-mafia ».

Front Line Defenders est profondément préoccupée par les mauvais traitements infligés aux 22 défenseur⸱ses des droits humains, apparemment en représailles contre leur travail légitime en tant que défenseur⸱ses des droits humains pour protester et soutenir les droits du peuple palestinien par le biais d’actions directes non violentes. Cette inquiétude est d’autant plus grande que les sept défenseuses des droits humains auraient été victimes d’abus sexuels pendant leur détention.

L’organisation se dit également préoccupée par la loi examinée par le Parlement italien qui risque d’exacerber les menaces et l’environnement hostile auxquels les défenseur⸱ses des droits humains sont confrontés dans leur travail. Le projet de loi 1236 (ex 1660) relatif à la sécurité publique, à la protection du personnel en service, aux victimes de l’usure et au régime pénitentiaire, qui a été adopté par la Chambre des députés en septembre 2024 et qui est actuellement examiné par le Sénat, permettra, s’il est adopté, au gouvernement de criminaliser davantage les activistes pour le climat et les défenseur⸱ses des droits humains. Le texte devrait être voté au Sénat début 2025.

Front Line Defenders exhorte les autorités italiennes à :

  1. Abandonner les accusations et les ordres d’expulsion émis à l’encontre des défenseur⸱ses des droits humains qui ont pris part aux manifestations du 13 janvier 2025, car il semble que ces actions soient des représailles directes contre leur travail légitime et pacifique en tant que défenseur⸱ses des droits humains ;
  2. Lancer immédiatement une enquête indépendante et approfondie sur les allégations de mauvais traitements et de traitements dégradants infligés par la police de Brescia aux défenseur⸱ses des droits humains détenus, en particulier sur les allégations de fouilles à nu forcées des sept défenseuses ;
  3. Rejeter le projet de loi 1236 (ex1660) qui imposera de lourdes restrictions au droit de rassemblement en Italie et pourrait accentuer la criminalisation des défenseur·ses des droits humains ;
  4. Aligner toutes les lois et réglementations nationales concernant le droit de réunion pacifique sur les orientations de l’Observation générale n° 37 des Nations unies, notamment sur la section II qui détaille le champ d’application du droit de réunion pacifique, y compris la désobéissance civique collective et les actions directes ;
  5. Veiller à ce que tous les défenseur⸱ses des droits humains en Italie puissent mener leurs activités pacifiques et légitimes sans restrictions indues et sans crainte de harcèlement, de menaces ou de représailles, y compris de harcèlement administratif et judiciaire à leur encontre.