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Amplification des menaces et des campagnes de diffamation contre la Central Campesina Chortí Nuevo Día

Statut: 
Menaces et campagnes de diffamation
À propos de la situation

Chaque jour depuis trois mois, les membres de la Central Campesina Chortí Nuevo Día sont la cible de menaces directes et de tentatives d'intimidation de la part des autorités locales et de personnes liées au projet minier Cantera de los Manantiales, INCAMIN S.A et au projet de développement du Corridor interocéanique. Le 2 mai 2019, un ancien membre de l'organisation a été tué dans le cadre de son travail. Les défenseur-ses des droits humains des communautés autochtones Maya Chorti à Chiquimula sont la cible de campagnes de diffamation coordonnées et de menaces alors qu'ils défendent leur droit à un consentement libre, préalable et informé.

À propos de la Central Campesina Chortí Nuevo Día

La Central Campesina Chortí Nuevo Día, CCCND apporte une aide juridique et de la visibilité aux communautés autochtones Chorti dans la région de Chiquimula au Guatemala. Les communautés soutenues par l'organisation sont menacées et victimes de violation de leurs droits en raison de la mise en œuvre de projets hydroélectriques et miniers sur leurs territoires.

31 Mai 2019
Amplification des menaces et des campagnes de diffamation contre la Central Campesina Chortí Nuevo Día

Chaque jour depuis trois mois, les membres de la Central Campesina Chortí Nuevo Día sont la cible de menaces directes et de tentatives d'intimidation de la part des autorités locales et de personnes liées au projet minier Cantera de los Manantiales, INCAMIN S.A et au projet de développement du Corridor interocéanique. Le 2 mai 2019, un ancien membre de l'organisation a été tué dans le cadre de son travail. Les défenseur-ses des droits humains des communautés autochtones Maya Chorti à Chiquimula sont la cible de campagnes de diffamation coordonnées et de menaces alors qu'ils défendent leur droit à un consentement libre, préalable et informé.

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La Central Campesina Chortí Nuevo Día, CCCND apporte une aide juridique et de la visibilité aux communautés autochtones Chorti dans la région de Chiquimula au Guatemala. Les communautés soutenues par l'organisation sont menacées et victimes de violation de leurs droits en raison de la mise en œuvre de projets hydroélectriques et miniers sur leurs territoires.

Le 25 février 2019, un camp de manifestation pacifique appelé "point de résistance" a été établi près de l'une des entrées du projet minier Cantera de los Manantiales, INCAMIN S.A. dans la commaunité de La Prensa, Olopa. Les défenseur-ses des droits humains de CCCND et les membres de la communauté ont formé une assemblée permanente afin de débattre des stratégies de visibilité et de faire pression sur les autorités locales afin qu'elles appliquent les décisions du ministère de l'Environnement. Selon le ministère, le projet minier ne remplissait pas les critères juridiques et environnementaux pour être lancé et par conséquent, il avait 15 jours pour cesser le travail et retirer les machines du site.

Le 8 avril 2019, un second camp de protestation a été établi à proximité d'une autre entrée du projet minier, près de la communauté d'El Carrizal. Depuis, l'entreprise privée a cesser le travail dans la zone, mais les machines sont toujours proches de la mine et à plusieurs reprises, elle a menacé de reprendre ses opérations.

Depuis le début des manifestations pacifiques contre le projet minier, les incidents de sécurité et les menaces contre les défenseur-ses des droits humains ont augmenté. Les membres de la Central Campesina Chortí Nuevo Dia sont ciblés par ce qui semble être des efforts coordonnés des autorités locales et des gardes privés engagés par Cantera de los Manantiales INCAMIN S.A visant à éradiquer la résistance opposée au projet.

Des menaces, notamment des coups de feu tirés en l'air, des avertissements directs ou par téléphone, et des tentatives de surveillance ont été signalées quotidiennement par les défenseur-ses des droits humains à La Prensa et à El Carrizal. Le 27 mars 2019, 15 personnes armées ont tiré en l'air à proximité du lieu où les manifestants étaient rassemblés; le 3 avril 2019, un inconnu est passé près du lieu de manifestation avec un révolver et a menacé les membres de la communauté qui s'élèvent contre le projet, et les 9 et 11 avril, des coups de feu ont été tirés en l'air près des manifestants. En outre, des personnes liées à la compagnie minière ont été vue en train de surveiller le lieu de manifestation.

Le 2 mai 2019, un ancien membre de la CCCND, qui était aussi membre de la famille de l'un des coordinateur, a été tué. les défenseur-ses des droits humains pensent que cet assassinat est lié au travail de la Central Campesina. Depuis cet assassinat, le nombre de menaces proférées contre les membres de la CCCND, en particulier les leaders, a augmenté. L'assassinat a été suivi par une intense campagne de diffamation et des incidents de sécurité de sécurité contre les membres de l'organisation, notamment des surveillances de domiciles et des bureaux.

Les membres de la Central Campesina Chortí Nuevo Día font également face à une hausse des menaces dans d'autres villes de la région de Chiquimula. À Jocoatán et Camotán, ils ont été menacés de mort et d'être poursuivis en représailles pour avoir dénoncé les violations des droits humains perpétrées dans le cadre de la construction du projet de développement du Corredor Inter-Oceanico. Le projet comprend la construction d'une autoroute, d'une ligne ferroviaire et d'un oléoduc qui relieront les côtes Pacifique et Atlantique du Guatemala.

Les autorités et les entreprises privées responsables de la mise en œuvre du projet n'ont pas cherché ) obtenir le consentement préalable, libre et informé des communautés Maya Chorti locales, qui pensent que le projet aurait un impact négatif sur leur droit à la terre, à l'eau et à la jouissance du territoire. La mise en place du projet entrainerait une privatisation des terres et le pompage des ressources en eau déjà limitées dans la région. La résistance de la communauté conduit les autorités judiciaires locales à lancer des mandats d'arrêt préventifs contre plusieurs membres de la communauté, une pratique utilisée contre la Campesina depuis 2010.

Les membres de la communauté et les défenseur-ses des droits humains ont reçu des menaces directes de groupes liés à des entreprises responsables de la mise en œuvre du Corridor interocéanique, ainsi que de la part du maire local qui a déclaré que "la seule option était de les éliminer". Les défenseur-ses des droits humains ont tenté de signaler ces menaces à la police locale, mais celle-ci a refusé de recevoir les plaintes et n'a pas correctement enquêté sur d'autres, ou n'a pas non plus mis en place de mesures de sécurité pour les défenseur-ses des droits humains en danger.

Les membres de la Central Campesina Chorti Nuevo Día sont également la cible d'une campagne de diffamation qui les accuse de tirer avantage de leur rôle de leader de leur communauté pour leur profit personnel. Les défenseur-ses des droits humains font l'objet de tentatives de corruption, de harcèlement téléphonique et de surveillance de leur domicile. Par ailleurs, les enfants des défenseur-ses des droits humains liés à l'organisation sont harcelés à l'école notamment par les enseignants.

Les leaders autochtones de la Central Campesina Chorti Nuevo Día reçoivent des menaces de mort directes, et huit d'entre eux ont été informés que des tueurs à gages ont été engagés pour les tuer, ce qui accentue gravement le risque qu'ils encourent. Le 21 décembre et le 17 avril 2019, deux des défenseurs des droits humains ciblés ont été agressés physiquement par des hommes armés et l'un d'entre eux a été grièvement blessé. Les agresseurs ont également proféré des menaces contre les deux défenseurs et des membres de l'organisation.

La Central Campesina Chorti Nuevo Día fait partie du Frente Campesino (Front Paysan), un réseau qui permet aux défenseur-ses des droits humains et aux organisations de penser et mettre en place des stratégies conjointes de défense pour la défense des droits humains au Guatemala. Les autres membres du réseau sont notamment le CODECA et le CCDA, dont sept de leurs membres ont été assassinés entre le 9 mai et le 8 juin 2018. La récente escalade des menaces est très dangereuse pour la Central Campesina et ses membres.

Front Line Defenders est vivement préoccupée par les menaces et les attaques contre les défenseur-ses des droits humains de la CCCND, car elles semblent directement liées à leur travail légitime en faveur des droits humains. Front Line Defenders est aussi très inquiète concernant la criminalisation constante des défenseur-ses du droit à la terre, des droits des populations autochtones et de l'environnement qui œuvre pour protéger leurs terres et leurs moyens de subsistance au Guatemala.