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Le défenseur des droits humains Montaser Abdullah risque la peine de mort

Statut: 
Détenu
À propos de la situation

La première audience du procès de l’avocat et défenseur des droits humains Montaser Abdullah s’est tenue le 21 avril 2025. Le défenseur est détenu depuis qu’il a été placé en garde à vue le 7 septembre 2024.

À propos de Montaser Abdullah

Montaser Abdullah est un avocat et un défenseur des droits humains soudanais qui propose une assistance juridique aux victimes de violences sexistes. Il a été arrêté en septembre 2024 après avoir représenté des membres du Comité de coordination de Tagadom accusés par la Commission nationale d’enquête sur les crimes et les violations des lois nationales et du droit humanitaire international.

7 Mai 2025
Le défenseur des droits humains Montaser Abdullah risque la peine de mort

La première audience du procès de l’avocat et défenseur des droits humains Montaser Abdullah s’est tenue le 21 avril 2025. Le défenseur est détenu depuis qu’il a été placé en garde à vue le 7 septembre 2024.

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Montaser Abdullah est un avocat et un défenseur des droits humains soudanais qui propose une assistance juridique aux victimes de violences sexistes. Il a été arrêté en septembre 2024 après avoir représenté des membres du Comité de coordination de Tagadom accusés par la Commission nationale d’enquête sur les crimes et les violations des lois nationales et du droit humanitaire international.

La première audience du procès de Montaser Abdullah s’est tenue le 21 avril 2025. Les autorités militaires ont ouvert des procédures à son encontre en vertu des articles 53 et 85 de la loi pénale soudanaise de 1991, des articles 9, 17, 24, 26 et 27 de la loi sur la cybercriminalité, et des articles 5 et 6 de la loi contre le terrorisme. Il encourt actuellement un minimum de 20 ans de prison, la peine maximale étant la peine de mort.

Le 3 octobre 2024, Montaser Abdullah a été traduit devant la cour d’assises de Port-Soudan et accusé d’espionnage en vertu de l’article 53 du Code pénal soudanais de 1991. Le défenseur a nié les accusations et a refusé de faire des aveux, malgré les soupçons de coercition exercée par les autorités.

Montaser Abdullah a été placé en garde à vue le 7 septembre 2024, après une brève détention le 5 septembre. Au cours de sa détention, les autorités l’auraient contraint à renoncer à l’immunité juridique qui lui avait été accordée en sa qualité d’avocat en exercice. Il a été placé en détention après avoir signalé être sous surveillance depuis des mois, à partir du moment où il a commencé à représenter 17 membres du Comité de coordination de Tagadom, dont son président, l’ancien premier ministre Abdalla Hamdok. Ils sont accusés par la Commission nationale d’enquête sur les crimes et les violations des lois nationales et du droit humanitaire international.

Montaser Abdullah serait détenu dans des conditions déplorables : confiné avec d’autres personnes dans une petite cellule, privé d’accès aux installations de base, soumis à des passages à tabac répétés et contraint de rester dévêtu.

Depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, les avocats ont été parmi les plus ciblés par les deux parties belligérantes, les Forces de soutien rapide (RSF) et les Forces armées (SAF), avec des cas de détentions arbitraires, de disparitions forcées, de tortures et d’exécutions arbitraires. Front Line Defenders a déjà condamné le meurtre des défenseurs des droits humains Mohammed Ahmed Kudia, Khamis Arabab, Tareg Hassan Yagoub Elmalik et El Sadeg Mohammed Ahmed Haroun. L’organisation pense qu’ils ont été tués parce qu’ils ont été témoins du déclenchement d’un affrontement violent entre le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide et les forces militaires soudanaises, alors qu’ils menaient leurs activités en faveur des droits humains dans l’ouest du Darfour.

Front Line Defenders est profondément préoccupée par la détention arbitraire et les peines extrêmes auxquelles le défenseur Montaser Abdullah est confronté. L’organisation pense que le défenseur fait l’objet de mesures punitives uniquement en raison de son travail légitime et non violent en faveur des droits humains.

Front Line Defenders exhorte les autorités soudanaises à :

1. Libérer immédiatement Montaser Abdullah et clôturer toutes les affaires ouvertes contre lui ;

2. Garantir que le traitement de Montaser Abdullah pendant sa détention, corresponde à toutes les conditions établies dans les « Principes fondamentaux relatifs à la protection de toute personne contre toute forme de détention ou emprisonnement » adoptés par l’Assemblée générale de l’ONU dans sa résolution 43/173 du 9 décembre 1988 ;

3. Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains au Soudan puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l’acharnement judiciaire.