La défenseuse des droits humains Virginia Garay Cazares menacée de poursuites judiciaires

Le 2 juin 2025, la défenseuse des droits humains Virginia Garay Cazares, qui recherche son fils disparu depuis 2018, a reçu un message anonyme la menaçant de poursuites judiciaires en représailles contre son travail en tant que membre d’un collectif de recherche de personnes disparues dans l’État du Nayarit.

Virginia Garay Cazares est une défenseuse des droits humains, et une mère à la recherche de son fils ; elle est originaire du Nayarit, au Mexique. Elle est porte-parole et fondatrice du collectif Guerreras en Busca de Nuestros Tesoros A.C. (Guerrières à la recherche de nos trésors), un groupe principalement composé de mères à la recherche des membres de leur famille qui ont disparu dans l’État du Nayarit. Elle est membre honoraire du Conseil citoyen de la Commission de défense des droits humains de l’État du Nayarit et de l’Assemblée consultative de la Commission exécutive d’attention intégrale aux victimes. Elle a été membre du Conseil national des citoyens du Système national de recherche. Depuis la disparition de son fils Bryan Eduardo Arias Garay en février 2018, Virginia Garay Cazares recherche des personnes disparues et œuvre pour la défense de la justice, de la vérité et de la réparation dans les cas de disparition.

Le 2 juin 2025, Virginia Garay Cazares a reçu un message via Facebook Messenger d’une personne anonyme qui prétendait travailler pour le parquet d’un État situé en dehors du Nayarit. Le message la menaçait de porter de fausses accusations contre elle, ce qui pourrait entraîner une longue peine d’emprisonnement. Ce type de menace a déjà été proféré contre un membre du collectif de recherche, qui est en détention provisoire depuis 2021. Cette personne a été la cible de poursuites après que le collectif a dénoncé l’implication des autorités de l’État dans des cas de disparition forcée.

Début mai 2025, des individus armés ont enlevé la mère de la défenseuse des droits humains Virginia Garay Cazares à Guadalajara et ont exigé qu’elle les conduise à sa fille qui se cachait déjà en raison de précédentes menaces. Après leur avoir dit qu’elle ne savait pas où se trouvait sa fille, ils ont fouillé son téléphone et l’ont emmenée à la banque pour vider ses comptes bancaires. Après plusieurs heures, la mère de la défenseusej a finalement été libérée.

Des inquiétudes ont été exprimées quant à l’implication potentielle des autorités étatiques dans l’affaire de Virginia Garay Cazares, un facteur qui augmenterait le risque encouru par les défenseuses des droits humains, étant donné que l’État devrait jouer un rôle central pour protéger les défenseur⸱ses des droits humains.

Front Line Defenders exprime son inquiétude quant aux risques encourus par Virginia Garay Cazares en raison de son travail en tant que mère qui recherche un proche et en tant défenseuse des droits humains. Front Line Defenders a déjà signalé des attaques, des menaces et des campagnes de diffamation à l’encontre de collectifs de mères qui cherchent un enfant disparu au Mexique, une situation qui s’est récemment détériorée avec une augmentation alarmante des homicides et des disparitions de personnes qui sont à la recherche d’un proche.

Front Line Defenders exhorte les autorités mexicaines à :

1. Prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité ainsi que la santé physique et mentale de la défenseuse des droits humains Virginia Garay Cazares et de sa famille ;

2. Mener une enquête immédiate, exhaustive et impartiale sur les messages d’intimidation et le harcèlement à l’encontre de Virginia Garay Cazares et de sa famille, afin d’identifier les responsables, de les traduire devant un tribunal compétent et impartial et d’appliquer les sanctions prévues par la loi mexicaine. Et pour Meta de collaborer avec les autorités mexicaines, d’aider à identifier les comptes, les contenus diffamatoires et violents en question, et de fournir toutes les informations pertinentes pour l’enquête ;

3. Veiller à ce que tous les défenseur⸱ses des droits humains au Mexique puissent mener à bien leurs activités légitimes en faveur des droits humains, en toutes circonstances, sans craindre de représailles et sans restrictions.