Tentatives de criminalisation et de stigmatisation du défenseur des droits des migrants Luis García Villagrán
Le 13 août 2025, le parquet général de la République a fait appel de la décision de la justice de ne pas poursuivre le défenseur des droits des migrants Luis García Villagrán. Le défenseur des droits humains a été libéré le 11 août 2025 après avoir été détenu dans l’État du Chiapas depuis le 5 août 2025 en vertu d’un mandat d’arrêt.
Luis García Villagrán est un défenseur des droits humains mexicain ; il a fondé le Centro de Dignificación Humana A.C., une organisation qui apporte de l’aide aux migrants. Il œuvre depuis quinze ans pour la défense des droits et de la dignité humaine des populations migrantes. Au fil des ans, le défenseur a commencé à faire l’objet de menaces, de stigmatisation et de criminalisation pour ce travail, ce qui l’a conduit à bénéficier du mécanisme de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes depuis 2019.
Le 13 août 2025, le parquet général de la République a fait appel de la décision de la justice de ne pas poursuivre le défenseur des droits des migrants Luis García Villagrán. Le défenseur des droits humains a été libéré le 11 août 2025 après avoir été détenu dans l’État du Chiapas depuis le 5 août 2025 en vertu d’un mandat d’arrêt.
Luis García Villagrán est un défenseur des droits humains mexicain ; il a fondé le Centro de Dignificación Humana A.C., une organisation qui apporte de l’aide aux migrants. Il œuvre depuis quinze ans pour la défense des droits et de la dignité humaine des populations migrantes. Au fil des ans, le défenseur a commencé à faire l’objet de menaces, de stigmatisation et de criminalisation pour ce travail, ce qui l’a conduit à bénéficier du mécanisme de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes depuis 2019.
Le 13 août 2025, le parquet général de la République a fait appel de la décision de la justice de ne pas poursuivre le défenseur des droits des migrants Luis García Villagrán. La veille, le 12 août 2025, lors de la conférence de presse matinale du gouvernement fédéral, le procureur général de la République, Alejandro Gertz Manero, a critiqué la décision du juge et a annoncé que l’État allait faire appel et engager une procédure contre le juge chargé de l’affaire. Lorsque la presse a signalé que Luis García Villagrán bénéficie du mécanisme de protection des défenseurs des droits humains, le ministre de l’Intérieur a répondu que cela n’avait rien à voir avec sa situation juridique.
L’audience préliminaire de l’affaire a eu lieu le 11 août 2025. Au cours de l’audience, le juge de supervision du Centre fédéral de justice pénale de Tapachula a examiné les arguments du procureur et a décidé de ne pas engager de poursuites contre le défenseur des droits humains et d’annuler la mesure de détention provisoire. Le juge a estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour donner suite à l’acte d’accusation, affirmant au contraire que Luis García Villagrán ne fait pas partie d’une organisation criminelle, mais que son travail consiste plutôt à défendre les droits humains.
Outre la détention de Luis García Villagrán, des membres des autorités fédérales ont fait des déclarations stigmatisantes et justifiant la criminalisation de son travail en faveur des droits humains et d’accompagnement des migrants. Le 6 août 2025, la Présidente de la République a déclaré lors de sa conférence de presse matinale que le défenseur des droits humains Luis García Villagrán « n’est pas un activiste, qu’il était sous le coup d’un mandat d’arrêt et qu’il est lié à la traite d’êtres humains ».
Luis García Villagrán a été arrêté et placé en détention le 5 août 2025 à Tapachula par des agents du Secrétariat de la sécurité et de la protection des citoyens, du Secrétariat de la défense nationale, du Secrétariat de la marine, du parquet général et de la Garde nationale, en coordination avec le Secrétariat de la sécurité du peuple du Chiapas. L’arrestation a eu lieu la veille du départ prévu d’une caravane de migrants qui devait quitter Tapachula pour se rendre dans le nord du pays, afin de protester contre l’absence de réponses institutionnelles visant à garantir les droits des migrants au Mexique.
Le même jour, le défenseur a été conduit au parquet général de l’État, puis au tribunal fédéral de Tapachula, où s’est tenue l’audience de mise en accusation et où il a été formellement placé en détention provisoire et inculpé de crime organisé pour traite d’êtres humains. Luis García Villagrán a ensuite été transféré au Centre national de réinsertion sociale des condamnés n° 3 à Tapachula et placé en détention provisoire.
Outre les efforts déployés par le parquet afin de poursuivre des accusations dépourvues de preuves, qui ont déjà abouti à une première décision favorable au défenseur, il est préoccupant que les autorités fédérales défendent avec tant de fermeté le mandat d’arrêt sans respecter la présomption d’innocence ni tenir compte du fait que de telles actions constituent une forme de criminalisation du travail que Luis García Villagrán a accompli au cours des quinze dernières années en faveur des droits humains.
Les poursuites engagées contre Luis García Villagrán s’ajoutent à un schéma qui cible les défenseurs des droits des migrants, tels que Cristóbal Sánchez et Irineo Mujica, libérés en 2019 en raison de l’absence de preuves suffisantes. Ce schéma a déjà été documenté par Front Line Defenders, Red TdT et le PRAMI ; cela montre que les attaques contre ce groupe de défenseur⸱ses des droits humains ne sont pas uniquement perpétrées par des groupes non gouvernementaux et que les autorités gouvernementales encouragent et justifient des actions visant à restreindre le travail de celles et ceux qui défendent les droits des migrants.
Front Line Defenders est profondément préoccupée par la tentative visant à criminaliser le défenseur des droits des migrants Luis García Villagrán et pense qu’il est pris pour cible dans le seul but de délégitimer son travail. En outre, l’organisation condamne fermement la stigmatisation de son travail par les autorités mexicaines.
Front Line Defenders appelle les autorités mexicaines à :
- Mettre fin immédiatement aux poursuites contre le défenseur des droits des migrants Luis García Villagrán ;
- Prendre des mesures pour s’assurer que les représentants du gouvernement ou d’autres personnalités publiques s’abstiennent de faire des déclarations publiques stigmatisant le travail légitime des défenseur⸱ses des droits des migrants ;
- Garantir qu’en toutes circonstances, tous les défenseur·ses des droits humains au Mexique, en particulier celles et ceux qui protègent les droits des migrants, puissent mener à bien leurs actions légitimes en faveur des droits humains, sans craindre ni restrictions ni représailles, y compris l’acharnement judiciaire.